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PRÉVENIR LE CANCER DU SEIN

Facteurs de risque et prévention du cancer du sein

Le cancer du sein est une maladie grave et fréquente chez la femme. On estime que 1 femme sur 8 en sera atteinte au cours de sa vie, soit 1,7 million de femmes chaque année dans le monde, dont plus de 50 000 en France.

Étant donné sa forte incidence, le cancer du sein est considéré comme un enjeu de santé publique majeur en France et fait l’objet de campagnes nationales de sensibilisation et de dépistage.

Si rien ne permet d’écarter tout à fait les risques de développer un jour un cancer du sein, il existe un certain nombre de facteurs favorisant dont il est recommandé de se tenir éloigné pour le prévenir au mieux.

 

Facteurs de risque du cancer du sein

Au fil des avancées de la médecine oncologique, différents facteurs augmentant les risques de développer un cancer du sein ont été identifiés.

Il est important de noter que l’exposition à un ou plusieurs facteurs de risque n’engendre pas systématiquement l’apparition d’un cancer du sein.

À l’inverse, les femmes n’ayant jamais été exposées aux facteurs de risque identifiés ne sont pas pour autant entièrement à l’abri de développer la maladie.

Obésité postménopause et cancer du sein

L’obésité et le surpoids ont clairement été identifiés comme des facteurs favorisant l’apparition du cancer du sein chez les femmes ménopausées.

Le mécanisme derrière cette relation de causalité n’est pas élucidé, mais les femmes en surpoids ou obèses sont bien surreprésentées parmi les patientes ménopausées atteintes de cancers du sein.

Outre l’augmentation de risque de cancer du sein, l’obésité et le surpoids favoriseraient également le développement de tumeurs agressives et limitent le recours à certains traitements, deux points qui impactent négativement le pronostic des patientes.

Génétique et cancer du sein

Les relations entre cancer et génétique sont, encore aujourd’hui, bien mystérieuses, mais l’on sait déjà avec certitude que certaines mutations génétiques, notamment celles des gènes BRAC1 et BRAC2, augmentent les risques de développer un cancer du sein.

S’il est impossible d’éviter d’être exposé à ces facteurs génétiques, il est possible – et même hautement recommandé – d’informer votre médecin de vos antécédents familiaux afin qu’il évalue vos risques de présenter un terrain génétique.

Si, au regard de vos antécédents, votre médecin vous considère comme à risque, vous pourriez bénéficier d’une surveillance accrue, voire de traitements prophylactiques (mastectomie préventive).

Notons que les facteurs génétiques accroissent le risque de cancer du sein chez la femme comme chez l’homme. Les cancers du sein masculins sont rares, mais existent bel et bien.

Alcool et cancer du sein

On ferme volontiers les yeux sur le lien de causalité entre l’alcool et le cancer du sein, mais il est pourtant bien réel et avéré depuis 1988.

De fait, l’éthanol contenu dans tous les alcools – même les plus doux – se transforme en acétaldéhyde au cours de sa métabolisation par l’organisme.

L’acétaldéhyde est un cancérigène qui détériore l’ADN, ce qui peut provoquer la formation de tumeurs malignes.

On estime que 17% des cancers du sein sont liés à la consommation d’alcool en France. Les risques augmentent dès 1 verre d’alcool consommé par jour.

Âge et cancer du sein

L’âge est le facteur favorisant de presque tous les cancers, et s’il est impossible d’y échapper, il est toutefois possible d’être correctement soigné en adhérant aux campagnes de dépistage organisées.

Pour cause, les cancers du sein liés à l’âge ne sont pas des fatalités. Une prise en charge précoce peut offrir un excellent pronostic, d’autant que, de manière générale, plus le cancer du sein apparaît à un âge tardif, moins il est agressif.

Environnement et cancer du sein

On connaît nombre de particules et de substances cancérigènes qui peuvent accroître les risques de développer un cancer du sein.

L’exposition à des radiations, à un environnement pollué ou à certains produits chimiques doit être considérée comme un facteur de risque.

Si vous avez été exposés à de tels facteurs, il est essentiel d’en parler à votre médecin traitant pour bénéficier d’un suivi personnalisé.

 

Prévention du cancer du sein

La prévention du cancer du sein consiste avant tout à se tenir éloigné des facteurs de risques connus, lorsque c’est possible.

Il existe certains facteurs de risques sur lesquels on ne peut agir, comme la génétique ou l’exposition à certains composés cancérigènes.

Tous les autres sont évitables, et ne demandent qu’une seule chose pour être tenus à l’écart : un mode de vie sain.

Adopter de bonnes habitudes alimentaires

Varier son alimentation et privilégier les produits sains permet de maintenir un poids de forme, mais aussi de prendre soin de ses cellules en évitant les carences et les aliments dangereux.

Une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes idéalement biologiques, permet de ralentir le vieillissement cellulaire et d’éviter l’installation de milieux inflammatoires propices au développement de tumeurs malignes.

Pratiquer une activité sportive

Faire du sport est un excellent moyen de prévenir le cancer du sein. Outre le maintien d’un poids idéal, l’activité sportive stimule la circulation sanguine et, de fait, la circulation de l’oxygène et des nutriments dans l’organisme.

Inutile de courir un marathon pour autant : 30 minutes d’activités quotidiennes suffisent à préserver sa santé.

Si la pratique d’un sport est conseillée pour prévenir le cancer du sein, elle mérite aussi d’être prolongée durant la maladie chez les patientes qui en sont atteintes, et après la rémission.

Il est, en effet, prouvé, que la pratique d’une activité physique régulière tout au long de la convalescence réduit de 20% le risque de rechute dès 3h de sport par semaine, et de 50% à partir de 9h hebdomadaires.

Chez la patiente en convalescence, la pratique d’une activité physique peut être difficile, voire douloureuse, notamment après ou pendant un traitement lourd.

Il est important de se mobiliser doucement, à son rythme, sans jamais forcer ou se mettre en difficulté. L’idéal est de demander conseil à son équipe médicale sur les activités les mieux adaptées à chaque cas.

De manière générale, on conseille la pratique d’un sport « doux » pour se remettre dans le bain. Pilate, remise en forme, aquagym, marche rapide… Tout est bon pour remettre le pied à l’étrier !

La radiothérapie et la chimiothérapie peuvent épuiser, mais armez-vous de courage : contrairement à ce que l’on imagine instinctivement, le sport réduit efficacement la fatigue et améliore significativement la qualité de vie pendant et après le traitement.

La pratique régulière d’une activité physique et le maintien d’un mode de vie sain sont essentiels pour prévenir le cancer du sein et éviter les récidives.

Puisqu’il est toutefois impossible de prévenir tout à fait le cancer du sein, il demeure crucial de bien se faire soigner, ce qui débute par un dépistage adapté à chaque profil et à son niveau de risque.

Que vous ayez des antécédents familiaux ou non, n’hésitez pas à aborder la question du cancer du sein avec votre médecin pour qu’il vous recommande un suivi adapté, quel que soit votre âge.

 

Cet article a été rédigé par le Docteur Eric Sebban, à l’occasion d’Octobre rose 2021.
Le Docteur Eric SEBBAN est Chirurgien cancérologue et gynécologue spécialisé dans la prise en charge des cancers du sein et cancers gynécologiques. Il est Co-fondateur du Centre de chirurgie de la femme Paris